La grossesse est souvent décrite comme une période « hors-temps » qui occasionne chez la femme de nombreuses transformations (
modification du corps, bouleversement hormonal, construction du lien avec le fœtus...), elle est donc un temps de remaniement subjectif, y compris pour le futur père.
Les
grossesses adolescentes méritent une attention particulière car elles adviennent la plupart du temps dans un contexte où elles n’avaient pas été anticipées : la thérapie peut notamment permettre à la future mère adolescente de
se préparer à la naissance, afin que la maternité ne l’empêche pas de poursuivre sa construction et de poursuivre ses projets.
Le
déni de grossesse est un mécanisme psychique inconscient par lequel une femme refuse de reconnaître qu’elle est enceinte, parfois de façon prolongée. Il est alors important de pouvoir l’accompagner dans le travail psychique d’acceptation de cette réalité, l’analyse permettant par ailleurs de réfléchir à ce qui a pu participer à la construction d’un tel mécanisme afin que cela ne vienne pas compliquer ultérieurement le lien avec l’enfant.
Enfin, la grossesse est le temps où la future mère commence à se représenter l’enfant. Cette représentation peut être très précoce et parfois très précise, ce qui a comme conséquence que la femme enceinte peut trouver sa grossesse particulièrement longue. A la naissance survient parfois le constat d’une grande
différence entre le bébé réel et ce que l’on nomme l’enfant imaginaire. La psychothérapie peut soutenir ce véritable travail de deuil qui, s’il n’est pas réalisé, peut parasiter la relation parent-enfant.
Au contraire certaines femmes peinent à se représenter l’enfant à venir : bien qu’elles se sachent enceintes, elles ont l’
impression d’avoir peu de liens avec le fœtus, ce qui les amène parfois à la crainte de ne pas aimer leur enfant ou de ne pas parvenir à s’attacher à lui. La psychothérapie permet de mettre en mots cette difficulté qui peut être source de
culpabilité et de stress prénatal, la femme enceinte pouvant avoir l’impression d’être (déjà) une mauvaise mère.
Le travail sur soi permet de favoriser cette représentation de l’enfant, chez la femme mais également chez le futur père.
Ne vivant pas corporellement la grossesse, les hommes peuvent avoir cette même difficulté à s’imaginer le fœtus et le bébé à venir. A côté de la préparation à l’accouchement et de l’haptonomie, la thérapie par la parole est souvent utile aux futurs pères :
la paternité, dont les repères ont beaucoup évolué, est un processus chargé de questions et de doutes qui mérite parfois d’être accompagné.
La paternité transforme t-elle les liens amicaux ?
Koolmag m'interviewe en février 2022.