Le traumatisme psychique : mécanismes, symptômes et résilience

Qu’est-ce qu’un traumatisme ?

Un évènement devient traumatique dès lors qu’il produit du débordement psychique, c’est-à-dire que celui qui le vit n’est plus en capacité de se le représenter. La scène est vécue dans la réalité mais sur le plan psychique elle n’est pas métabolisée. Deux paramètres sont à prendre en considération pour évaluer le pouvoir traumatogène d’un événement. D’une part, son intensité : un abus sexuel, une agression physique ou un accident de voiture peut produire une effraction psychique dès lors qu’il représente une surprise et une atteinte à l’intégrité psychique. D’autre part, la répétition de certains incidents moins spectaculaires, tels que les insultes ou l’humiliation, vont avec le temps pouvoir produire le même effet : le traumatisme résulte alors de la violence induite par la répétition.

Quels sont les symptômes du traumatisme ?

Au moment où l’événement est vécu, la sidération et le stress entraînent une forme d’anesthésie psychique et physique. Cela explique pourquoi il est si difficile de s’éloigner du danger. Les victimes d’agressions sexuelles ont parfois l’impression de sortir de leur propre corps au moment de l’abus, ce qui leur donne le sentiment de vivre la scène de l’extérieur. C’est un effet de la dissociation psychique qui est l’un des premiers symptômes du traumatisme. Le stress post traumatique, qui désigne l’ensemble des symptômes qui font suite au traumatisme, est en quelque sorte la mémoire du traumatisme. Lorsque la personne va rencontrer un contexte lui rappelant l’événement, le psychisme va déclencher une série de réactions (anxiété, palpitations, tremblements…) qui ont une fonction d’alarme mais qui vont souvent aussi provoquer de la souffrance psychique. Il est important de savoir que les symptômes du traumatisme peuvent rester silencieux pendant un temps relativement long. Certaines violences subies durant l’enfance et passées inaperçues vont générer une douleur psychique à l’adolescence, ou à l’âge adulte. C’est pour cette raison qu’il faut souvent du temps pour comprendre à quel événement traumatique peuvent être liés des symptômes tels que l’angoisse et le stress chronique.

Pourquoi l’enfant a-t-il une plus grande vulnérabilité ?

Les capacités de l’enfant à comprendre ce qu’il vit et à mettre en mot ses émotions sont en construction. Moins « outillé » que l’adulte sur le plan psychique, il ne peut pas, seul, faire face à la violence et aux évènements particulièrement intenses sur le plan émotionnel. Ainsi, lorsqu’une situation le confronte à quelque chose d’impensable, ou qu’elle génère en lui des affects particulièrement forts, le choc émotionnel peut produire un débordement psychique. Les traces psychiques du trauma vont inscrire une sensibilité qui l’accompagnera tant que la blessure psychique n’aura pas été soignée. Différents symptômes peuvent manifester le traumatisme chez l’enfant : un changement brutal de comportement, des cauchemars et terreurs nocturnes, une régression dans les acquis, des difficultés scolaires soudaines ou la mise en scène répétée de la violence subie. Chez l’adolescent, l’empreinte traumatique d’un événement peut produire des difficultés relationnelles, du mutisme, des comportements à risques (mise en danger de soi dans les relations amoureuses et sexuelles, automutilation, tentative de suicide...) ou des addictions.

La résilience, ou comment surmonter le traumatisme

Le stress post traumatique et ses symptômes handicapent l’existence et prolongent le traumatisme. Il est important d’entamer un processus de restauration subjective que la psychothérapie va pouvoir soutenir car le temps, seul, ne permet souvent pas de se dégager des effets du traumatisme. Chez l’enfant et l’adolescent, la thérapie doit permettre de mettre en mots les difficultés vécues et la souffrance qui en résulte afin de limiter l’incidence du traumatisme sur l’avenir. Les événements traumatiques, lorsqu’ils ont pu être parlés et que les émotions qui y sont liées ont pu s’exprimer, vont s’inscrire dans un parcours de résilience, afin que le passé n’envahisse plus le présent. Chez l’adulte, les symptômes évoqués plus tôt sont souvent à l’origine de la demande d’aide. S’il est parfois assez évident de les rapprocher d’un évènement qui pourrait en être à l’origine, il est quelquefois bien plus difficile d’en repérer la cause. Dans tous les cas, la confiance et la parole doivent permettre de bâtir une relation thérapeutique dont la fiabilité sera la première pierre posée à l’édifice de la reconstruction de soi. La thérapie peut alors être un espace pour soigner la blessure psychique produite par le traumatisme en abordant toutes les questions qui en résultent.


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