On repère chez les nourrissons et les
enfants des attitudes très différentes selon les relations qu’ils établissent avec leurs parents ou leurs frères et sœurs. Lorsque le lien est sécure, ils s’attachent à l’autre mais sont tout à fait capables de supporter son absence.
Pour d’autres, au contraire, l’
anxiété est massive lors des moments de séparation et la rencontre avec la nouveauté vient réveiller un sentiment de peur. Les pleurs, la colère et les caprices disent aussi combien il est difficile d’accepter la frustration et le manque de l’autre. Pour ceux-là, l’enfance doit permettre d’expérimenter l’éloignement car, sans lui, les découvertes et les apprentissages risquent d’être limités.
A l’
adolescence, les manières de se lier à l’autre se transforment. La pudeur s’installe, la sociabilité se développe en dehors de la famille et des cercles habituels. Parfois l’agressivité, le mutisme ou le conflit s’installent dans des relations jusque-là épargnées : ils sont alors les prémices d’une crise à l’issue de laquelle les liens ne seront plus tout à fait ce qu’ils étaient.
Chez les
adultes, les difficultés à se lier à l’autre peuvent se manifester dans différentes sphères et finissent en général par produire de la souffrance. Quelque chose rate dans le lien amoureux, amical ou professionnel. L’attachement peut être anxieux, c’est-à-dire que la
peur de la séparation ou de l’éloignement vont produire de l’
angoisse et parfois même de la
violence. Cela peut donner naissance à des relations très fusionnelles au sein desquelles la passion entraîne une grande jalousie : toute frustration est vécue comme une menace. Pour d’autres, c’est la difficulté à s’attacher et à aimer qui questionne et aboutit à la constitution de relations superficielles et peu épanouissantes. Cette manière d’être est parfois une réaction défensive vis-à-vis des déceptions vécues, et notamment celles de l’enfance. Limiter l’investissement affectif permet de ne pas avoir affaire au risque de séparation et à la souffrance qu’elle peut occasionner.